L'INDOCHINE ET LE COUP DE FORCE JAPONAIS


Adrien PLIJOUX


Les éléments ci-dessous m'ont été communiqués par Colin VAUTHIER, l'arrière-petit-fils d'Adrien PLIJOUX.

Le 26 août 1938, la famille PLIJOUX, à savoir le capitaine, son épouse et leurs trois filles, embarque à Marseille sur le Cap Padaran à destination du port de Haïphong. Il s'agit du deuxième séjour d'Adrien PLIJOUX en Indochine. À bord de ce navire se trouve également la famille MILLOUR.

À Hanoï, les PLIJOUX vont tout d'abord habiter rue Duvilliers, puis, de 1939 à 1940, dans un lotissement de maisons jumelles réservé aux militaires et situé près de la citadelle, le long de la voie ferrée qui va de Hanoï à Haïphong [il s'agit donc du boulevard Henri d'Orléans]. Ils ont pour voisins le lieutenant-colonel Henri LAPIERRE – chef d'état-major de la Division du Tonkin (DT) de 1939 à 1941, il commandera en 1945 la 1re Brigade de la DT – et le commandant Robert CHAVATTE, chef du 1er bataillon du 9e RIC et futur chef d'état-major de la DT en 1944. En 1941, la famille PLIJOUX déménage une dernière fois pour un logement situé dans la rue Dieulefils.

En 1939, la grand mère de Colin, Adrienne PLIJOUX, est entrée en 6e au lycée Albert Sarraut.

À la veille du coup de force japonais, le capitaine PLIJOUX assure le commandement de la compagnie de garnison, unité constituée de 480 Indochinois et de 20 Européens, dont 7 sous-officiers inaptes à faire campagne, répartie en trois casernements. La caserne Berthe de Villers, adossée à la face sud de la citadelle, en est le casernement principal, les deux casernements secondaires étant le camp Mangin, à moins de 1 km à l'ouest de la citadelle, et la caserne Bobillot, à 2 km à l'est dans le quartier de la concession. En temps normal, seuls les Indochinois mariés des divers corps de la citadelle (1er RTT, 4e RAC...) logeaient au camp Mangin.

En l’absence des bataillons, les missions de la compagnie de garnison, qui n’a aucun rôle dans la défense de la caserne Berthe de Villers, sont :

  1. d’assurer tous les services de la garnison, y compris la garde de jour et de nuit des points sensibles ;
  2. d’assurer en cas d’alerte la défense du sous-quartier sud de la citadelle (sous-quartier B) ;
  3. d’assurer la défense de son casernement du quartier Bobillot ;
  4. de constituer, avec des personnels disponibles, une petite réserve à la disposition du général MASSIMI, commandant d’armes de la garnison.

Le 9 mars à 18 heures, après réunion des chefs de corps au bureau de garnison, le chef de bataillon Joseph DUMAINE, faisant fonction de lieutenant-colonel commandant le détachement du 1er RTT, donne les ordres pour la nuit du 9 au 10 mars (mesures de sécurité réduites) :

Lorsque l'attaque japonaise est déclenchée à 20h10, le capitaine PLIJOUX est surpris à l'extérieur de la citadelle. Il parvient néanmoins à la rejoindre malgré les barrages japonais, et participe à l'organisation de sa défense. Bien que n’ayant personnellement aucune mission dans la citadelle mais se rendant compte que bien des secteurs sont sans chef, PLIJOUX prend en charge le commandement du sous-quartier B dont le titulaire, le lieutenant-colonel NOSMAS, n’a pu rejoindre. Un peu plus tard, le chef de bataillon DUMAINE prendra à son compte le commandement du sous-quartier.

Pendant plus de 20 heures, luttant pied à pied et à certains moments pris à revers, le capitaine PLIJOUX et ses hommes tiennent tête aux Japonais, repoussant plusieurs attaques. Compte tenu de leurs lourdes pertes, et après avoir épuisé toutes leurs munitions, ils rejoignent finalement le réduit du 1er RTT.

Le 10 mars, vers 16h30, sur ordre du chef de bataillon DUMAINE, le capitaine PLIJOUX cesse le combat et est fait prisonnier par les soldats japonais.


Cantine ambulante à Hanoï en 1924.


Photographie de groupe du 9e RIC datant de 1924. Adrien PLIJOUX est debout au centre.


Le lieutenant PLIJOUX est décoré le 11 novembre 1931 de la Légion d'honneur à Lao Kay.


1930 : Le cercle des officiers de Chapa.


1931 : Vue aérienne de Chapa après un incendie.